aline-rossi-ma-passion-les-chevaux

aline-rossi-ma-passion-les-chevaux

François Robichon de la Guérinière

Portrait.jpg
*François Robichon de la Guérinière, né le 8 Mai 1688 à  Essay et mort le 2 juillet 1751, est un écuyer français.

François passa sa jeunesse en Normandie.

*Son frère aîné, Pierre des Brosses de La Guérinière, dirigea l’Académie d’équitation de Caen, aménagée dans le domaine du château de la Guérinière.En 1715, nanti de son brevet d’écuyer du roi, François de La Guérinière vient à Paris diriger une académie d’équitation dont le manège était installé dans un ancien jeu de paume sis dans ce qui était alors la rue des Francs-Bourgeois-Saint-Michel.

*L’emplacement de ce manège correspond à l’actuelle rue de Médicis, à la hauteur du n° 3, mordant sur le jardin, alors moins étendu, immédiatement au nord de la fontaine Médicis.

*C’est là qu’en quinze ans La Guérinière acquit sa réputation d’écuyer et de professeur hors de pair qui lui valut, en 1730, d’être nommé écuyer ordinaire du Manège des Tuileries par le grand écuyer de France, le prince Charles de Lorraine, comte d’Armagnac. 

*La renommée de celui-ci était devenue internationale. Les élèves arrivaient de toute l’Europe, et l’on sait que son École de cavalerie est toujours considérée comme la « Bible équestre » par les cavaliers de l’Europe centrale.

*La Guérinière mourut le 2 juillet 1751. Une tradition contestée le fait mourir à Versailles ; ce fut plus probablement aux Tuileries, et il dut être inhumé à Saint-Roch , dont la crypte contient environ deux cents pierres tombales, dont celle du grand écuyer de France. 

big_3877.jpg*Dans son École de Cavalerie, La Guérinière cite comme ses principaux inspirateurs « Messieurs du Plessis (1620-1696, maître de Louis XIV) et de la Vallée » qui n’ont pas laissé d’écrits et ne reconnaît que deux auteurs, « dont les ouvrages soient estimés » Monsieur de la Broue, lui même élève de l’illustre Jean-Baptiste Pignatel (ou Pignatelli), et Monsieur le Duc de Newcastle, seigneur anglois, « le plus savant homme de cheval de son temps. »

*Il ne consacre que quelques lignes à Pluvinel sur le travail aux piliers, ne retenant de son œuvre que « des planches estimées des curieux par rapport à la gravure et à l’habillement »

*Dès le chapitre premier, il expose son ambition de clarification : « leurs ouvrages sont des trésors infructueux … par le peu d’ordre qui y règne » Cette « bible » équestre, pour reprendre le terme consacré lui permet non seulement de codifier et de clarifier les principes de ses prédécesseurs, mais surtout de poser les bases d’une nouvelle école plus simple, plus naturelle et plus adaptée à l’usage habituel du cheval.

*Il est le premier à exposer que tous les chevaux ne sont pas capables du même travail, et que les exigences doivent être adaptées aux capacités du cheval. « ...ceux à qui la nature a donné une bouche excellente, les hanches solides et les ressorts unis et liants... » ainsi que les « braves chevaux ».

*Il annonce également l’« éthologie équestre » bien avant la lettre : « La connaissance du naturel d’un cheval est un des premiers fondements de l’art de le monter, et tout homme de cheval en doit faire sa principale étude. »

*Le cavalier y trouve tout ce qu’il lui est possible d’acquérir seul, à condition qu’il veuille bien lire attentivement et qu’il ne soit plus tout à fait un débutant.

*L’écuyer s’y retrempe dans une révision des connaissances qui se place à égale distance du dépouillement antique de Xénophon et de la scrupuleuse minutie germanique de Steinbrecht.

*Si Antoine de Pluvinel  a fait évoluer l’équitation de tradition guerrière vers une équitation d’agrément, c’est La Guérinière qui saura prolonger et amplifier le mouvement de son prédécesseur pour forger le classicisme français.

*François de La Guérinière contribua largement à l’œuvre équestre, non seulement comme dresseur, comme professeur et comme écrivain, mais aussi comme inventeur ou tout au moins comme apologiste de deux leçons capitales dans l’assouplissement et la mise en condition du cheval : l'épaule en dedans et la descente de main.

*Il est possible que M. de Vendeuil, l’illustre maître de La Guérinière, ait inauguré l’épaule en dedans, mais c’est son élève, devenu célèbre, qui l’a dégagée et formulée.

gueri.jpg
*La leçon de l’épaule en dedans, « qui est la plus difficile et la plus utile de toutes celles que l’on doit employer pour assouplir les chevaux », succède, avec La Guérinière, au travail sur le cercle et sur deux pistes de La Broue et de Newcastle, ce dernier reconnaissant lui-même que, dans le cercle la tête en dedans, « les parties de devant sont plus sujettes et plus contraintes que celles de derrière et que cette leçon met un cheval sur le devant ».

*C’est pourquoi La Guérinière a cherché et trouvé « de tourner la tête et les épaules (du cheval) un peu en dedans vers le centre du manège, comme si effectivement on voulait le tourner tout-à-fait, et, lorsqu’il est dans cette posture oblique et circulaire, il faut le faire marcher en avant le long du mur, en l’aidant de la rêne et de la jambe de dedans : ce qu’il ne peut absolument faire dans cette attitude sans croiser ni chevaler la jambe de devant par-dessus celle de dehors, et de même la jambe de derrière de dedans par-dessus celle de derrière de dehors... ».

« Cette leçon, ajoute La Guérinière, produit tant de bons effets à la fois que je la regarde comme la première et la dernière de toutes celles qu’on peut donner au cheval pour lui faire prendre une entière souplesse et une parfaite liberté dans toutes ses parties. Cela est si vrai, qu’un cheval qui aura été assoupli suivant ce principe et gâté après ou à l’École, ou par quelque ignorant, si un homme de cheval le remet pendant quelques jours à cette leçon, il le trouvera aussi souple et aussi aisé qu’auparavant. ».

*La Guérinière fait travailler l’épaule en dedans aux trois allures. Le travail au galop plié est très délicat et ne peut être demandé qu’à des chevaux « chevalant. » déjà haut.

*La Guérinière fait galoper le cheval l’épaule en dedans « pour lui apprendre à approcher la jambe de derrière de dedans de celle du dehors et lui faire baisser la hanche, et, lorsqu’il a été assoupli et rompu dans cette posture, il lui est aisé de galoper ensuite les hanches unies et sur la ligne des épaules, en sorte que le derrière chasse le devant, ce qui est le vrai et beau galop. ».

*Quant à la descente de main, « une aide des plus subtiles et des plus utiles de la cavalerie. », c’est une façon de rendre la main en prenant les rênes avec la main droite au-dessus de la main gauche, « et en lâchant un peu les rênes dans la main gauche, on fait passer le sentiment du mors dans la main droite, et enfin en quittant tout-à-fait les rênes qui étaient dans la main gauche, on baisse la main droite sur le cou du cheval. ». Le cheval se trouve entièrement libre, à condition qu’il ne soit pas sur les épaules, mais plutôt après avoir marqué un demi-arrêt et lorsqu’on sent qu’il plie les hanches, demeurant ainsi léger à la main.

*Comme tous les classiques, La Guérinière connut – en France, du moins – un relatif abandon aux temps du romantisme équestre et de ses querelles.

*Baucher Francois lui reproche de manquer parfois de précision. Bohan lui avait adressé le reproche contraire. Puis la synthèse s’établit au cours de la seconde moitié du XIX siècle, sentie par le commandant Guérin, exprimée par le général L'Hotte Alexis.

*La Guérinière a laissé un ouvrage écrit, École de cavalerie, dont un abrégé, Éléments de cavalerie. Les deux livres ont été réédités maintes fois et ont fait l’objet de traductions à l’étranger. 

Croupe au mur d'après le traité de François Robichon de le Guérinière



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



26/05/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 14 autres membres